Il m’est arrivé un truc incroyable ce soir. Alors que je sortais d’une énième visite d’appartement-colocation dans Paris, près du canal St Martin, je remonte une ruelle un peu triste vers les Grands Boulevards.
Passant près d’un immeuble gris, il me semble entendre et reconnaître une mélodie qui s’échappe des fenêtres du troisième ou du quatrième étage.
C’est une mélodie qui m’est extrêmement familière, depuis l’enfance, et pour une seconde je crois reconnaître une chanson de Georges Brassens, avant de me rendre compte qu’il s’agit en fait d’une chanson de Graeme Allwright.
J’ai pu confondre les deux parce que, enfant, s’il y avait de la musique à la maison, ce ne pouvait être que du Georges Brassens, du Graeme Allwright, du Renaud ou du Maxime LeForestier… Peut-être du Pierre Perret ou de l’Anne Sylvestre, à la limite… On écoutait pas beaucoup de musique chez moi.
A l’entrée de l’immeuble il y a quelques personnes qui traînent, et je comprends que l’immeuble est un bâtiment public. Je demande alors à mon plus proche voisin ce que c’est que cette musique. On me répond qu’il y a un concert.
De qui ? J’interroge. Mon interlocuteur ne le sait pas : mais il y a une affiche collée près de l’ascenseur.
L’affiche disait :
« Concert de Graeme Allwright – Le concert de Graeme Allwright est complet. Pourront entrer seulement les personnes ayant réservé. Nous vous remercions de votre compréhension. »
Après tout est allé très vite car la philosophie de l’Aventure et tous les systèmes de valeurs et réflexes psychologiques que j’ai ajoutés à mon cerveau comme on ajoute des plugins à google-chrome s’est occupé du reste : j’ai ignoré l’affichette ; monté ; les escaliers ; cherché puis trouvé la salle du bâtiment d’où s’échappait difficilement la musique ; l’ait ouverte ; suis entré (on m’a simplement mis en garde de ne pas faire de bruit en refermant – l’ambiance étant plutôt intimiste) ; me suis trouvé un coin d’où voir la scène et Graeme Allwright chantant dessus ; ai chanté à tue-tête toutes ses chansons que je connaissais par cœur (au grand dam des mes voisins) ; ai applaudi comme un fou après qu’il ait chanté sa dernière chanson ; l’ai poursuivi alors qu’il sortait de scène pour lui barrer la route et lui demander de l’embrasser.
Suite à quoi de nombreuses personnes ont imité le geste et Graeme s’est trouvé couvert de bisous. Ca tombe bien, c’était son anniversaire, et nous lui avons chanté la chanson d’usage tandis qu’il disparaissait dans l’ascenseur.
Qui est-ce que ça m’aurait fait le plus plaisir de rencontrer, ce soir ? A part Georges Brassens (pour qui s’est un peu tard) franchement je vois pas.
Je vous invite tous à écouter ou ré-écouter les chansons de Graeme Allwright (avec Sylvie Dien), elles sont aussi belles que critique… Et à prendre connaissance de la nouvelle version qu’il a proposé de La Marseillaise :
Pour tous les enfants de la Terre
Chantons amour et liberté.
Contre toutes les haines et les guerres
L’étendard d’espoir est levé
L’étendard de justice et de paix.
Rassemblons nos forces, notre courage
Pour vaincre la misère et la peur
Que règnent au fond de nos coeurs
L’amitié la joie et le partage.
La flamme qui nous éclaire,
Traverse les frontières
Partons, partons, amis, solidaires
Marchons vers la lumière.
Graeme Allwright & Sylvie Dien
PS: à partir de demain, sans oublier la version de 1792, celle-ci aura ma préférence. Tellement plus d’actualité ! D’ailleurs j’ai plein de potes Autrichiens.
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