Mon bagage grossit à chaque nouveau point
De ralliement. Je vois peser de l’embonpoint
Sur mes sentiments. Elle envie l’officier,
La foule des soldats fraîchement engagés
Sur les sentiers d’Amour, marche au pas, qui s’exalte ;
Elle court les chemins sans s’accorder de halte !
Mais le vieux lieutenant, qui a connu le feu,
Avance à pas menus et ouvre grands ses yeux :
Là-bas dans la pénombre, il voit les revenants
Des batailles passées qui l’ont fait vétéran.
Il s’émeut, il a peur, il hésite, il redoute…
J’avance mon amour, en dépit de mes doutes.
Mon barda est gonflé de ces anciennes guerres,
Mais moi je ne veux plus regarder en arrière :
Je rêve de poser mon fardeau à tes pieds
J’ai simplement besoin de ta main pour l’ôter.