Trois hommes avancent pas à pas dans la forêt vierge et dangereuse, impénétrable et farouche, timide mais coquine…
Sont-ils fous ? Courageux ? Téméraires ? Non : ils sont Belges. Pas Suisses, Français et Belges, mais tous Belges cette fois, sans quoi on va m’accuser de favoritisme (et tant pis pour les quotas).
Peut-être qu’ils viennent de survivre à un accident d’avion ? Ou qu’ils étaient partis se balader entre copains… ? Qu’importe, mais ce qui est sûr, c’est qu’ils sont beaux et biens perdus, au point de se précipiter vers cette musique qu’ils apercécoutent au loin (du verbe apercécouter) : des tamtams ! Les tamtams de la terrible tribu des dont-on-ne-connait-pas-le-nom, personne n’ayant jamais survécu à une rencontre avec icelle (la présente histoire ne nous est connue que grâce aux concours des satellites de la NASA : Thanks Lucy, I’ll get back on touch later on).
Ni une, ni deux, ni trois, ni quatre, dès qu’ils les aperçoivent, les dont-on-ne-connait-pas-le-nom se jettent sur les étrangers, puis les jettent eux-mêmes en prison, où ils les laissent pourrir plusieurs jours sans nourriture ni eau, les contraignant à s’abaisser aux plus viles bassesses… (je voulais dire qu’ils ont du manger leur pipi et leur caca mais j’ai préféré censurer finalement : trop vulgaire).
Au bout d’une semaine, deux gardes viennent chercher le premier Belge à portée de main. Ils le sortent de sa cage et le trainent au milieu de la foule des leurs jusque sur un autel où le Shaman du village l’attend, en tenue de cérémonie. Le prisonnier est saucissonné sur une sorte de table de pierre et Le Shaman s’approche de lui :
– Prisonnier, déclare-t-il avec cette emphase propre aux gens de sa profession, pour avoir pénétré notre territoire sans permission, nous allons aujourd’hui t’administrer un châtiment… Que nous te laisserons choisir, alors choisis bien : entre la mort… OU LA TOUNGA !!!
Alors que le Shaman prononce ce dernier mot, ses pupilles se dilatent, sa bouche se couvre d’un rictus fou, et tous les guerriers de la tribu, massés autour de l’autel, se mettent à répéter furieusement : « LA TOUNGA ! LA TOUNGA !! ».
Le prisonnier est embarrassé : voilà qui n’est pas très encourageant ! Néanmoins il ne peut se décider à mourir, et c’est pour cela qu’il décide :
– Je choisis la Tounga.
– C’est votre dernier mot ?
– Oui.
S’étant assuré de la réponse, prononcée du bout des lèvres, le Shaman se tourne vers son peuple et de sa voix la plus puissante, proclame :
– Le prisonnier a choisi… LA TOUNGA !!!!!!
Une exclamation de joie jaillit depuis la foule, qui peut être entendue jusqu’aux cages où sont enfermés les autres prisonniers. Les indigènes se mettent à danser, à chanter… Ils forment une sorte de procession autour de l’autel sacrificiel… et les voilà qui mettent bas les pagnes : ils se précipitent sur l’Anglais attaché à la table de pierre et le violent abondamment (le Belge est devenu anglais parce qu’en fait j’aime bien les Belges).
Ce viol collectif durera toute la nuit. Tout ce qui est imaginable de faire subir comme sévices sexuels à un homme, cet Anglais le subira. A l’aube, lorsque les indigènes auront assouvi cet appétit lubrique absolument démentiel qui caractérise leur petite tribu, l’Anglais sera détaché de la table de pierre, couverte de miasmes en tous genres, et rendu à sa liberté. C’est là que nous le retrouverons (nous nous étions éloignés par pudeur) marchant en canard, le dos courbé jusqu’aux genoux. Il est dans un tel état qu’il n’entend même pas les appels de ses ex-codétenus qui l’implorent de raconter ce qui vient de lui arriver : le supplicié ne s’attarde pas une seconde de plus dans ce lieu maudit et retourne en boitillant vers la civilisation.
Le lendemain, de nouveau, les gardes extirpent un autre Anglais de sa cage et, comme la veille pour son compatriote, le trainent jusqu’à l’autel où attend le Shaman.
– Nous allons te punir, lui dit-il, mais pas sans te laisser le choix de ton châtiment. Alors choisis bien, entre la mort… OU LA TOUNGA !!
Inutile de vous répéter qu’à ce simple mot, c’est le frétillement général dans l’assemblée. Tous les guerriers ont les yeux rivés sur le prisonnier dont ils attendent la réponse avec impatience et envie.
Le prisonnier pèse le pour et le contre. Il a vu que, même si ce n’était pas sans mal, son ami était parvenu à sauver sa peau. Aussi se prend-il a espérer en même temps qu’il prend sa décision :
– Je choisis la Tounga.
Entendant cela, le Shaman se tourne vers son peuple et de sa voix la plus puissante, proclame :
– Le prisonnier a choisi… LA TOUNGA !!!!!!
Ce cri trouve un écho partout parmi la foule ! Les indigènes chantent, dansent, sacrifient des poules ou entrent en transe. Ils démarrent une longue procession qui s’achève au sommet de l’autel, juste derrière le prisonnier… Alors toute la tribu fait sauter son pagne et c’est à partir de là que s’applique la censure.
Il n’en reste pas moins que notre Anglais prend cher. Au matin, c’est un homme brisé qui rampe devant la cage où désespère le dernier des trois prisonniers… Celui-là sait que le lendemain, ce sera son tour.
En effet, le soleil est à peine levé qu’on le sort de sa cage, à l’aube du matin suivant. Comme ses compatriotes avant lui, il est trainé parmi la foule et attaché à la table de pierre ou le Shaman lui pose sa terrible question :
– …la mort… OU LA TOUNGA !!
Les réactions de la tribu sont les mêmes que précédemment : ces gens sont décidément insatiables ! Pire, ils sont encore plus excités, comme si leurs deux précédents forfaits ne comptaient que pour du président (j’essaye de décrocher un sponsor).
Le prisonnier hésite. Hésite. Hésite. Finalement il redresse la tête en direction du Shaman et déclare :
– Je pense qu’il faut savoir partir au bon moment… Mieux vaut mourir que souffrir, je choisis donc la mort !
– C’est votre dernier mot ?
– Absolument.
Devant l’inébranlable résolution du prisonnier, le Shaman ne peut que s’incliner. Il se tourne vers son peuple et de sa voix la plus puissante, proclame :
– Le prisonnier a choisi la mort… PAR LA TOUNGA !!!!!!
Cela me rappel une histoire assez connu :
« La mort ou TchiTchi »
Avec un anglais et son « bras-droit ».
– La mort please.
– D’accord, mais d’abors TCHITCHI !
Oui, dès le début, j’ai pensé au Tchi Tchi aussi (et à la BD de Vuillemin).
« Ils sont beaux et bien perdus ». Soit c’est un jeu de mots que je trouve splendide, soit c’est une exécrable faute de français. Je te laisse le bénéfice du doute.
Récit bien mené sinon. Puis deux survivants, on avait finalement pas besoin de la NASA pour le récit :P
Vu l’état des deux survivants, je les vois mal retourner chez eux ^^.
p.s: J’ai pas compris l’histoire du jeu de mots dans ta citation :s