Une fois n’est pas coutume un avion s’écrase et ô surprise, il y a trois survivants.
Bon d’accord, disons que c’est un bateau… ou alors une mobylette. Oui, mobylette ça ira très bien, c’est beaucoup moins classique et ça donnera un peu de cachet à notre histoire.
Je disais donc qu’une mobylette s’écrase quelque part dans l’océan indien et que, miracle, il y a trois survivants qui parviennent à gagner l’île voisine la plus proche, quelque part au beau milieu de l’océan pacifique.
L’île est déserte. Les trois rescapés comptent deux hommes et une femme. Ils se répartissent les tâches de manière à pouvoir survivre jusqu’à l’arrivée d’un secours potentiel : pêcher, chasser, cueillir, cuisiner, débarrasser la table et faire la vaisselle.
Bon an, mal an, ils pourvoient à leurs besoins les plus primaires (mise à part la télévision) non sans profiter d’un certain confort dans cette nature généreuse et sans danger.
Reste la question du sexe… Elle n’a pas encore été posée que déjà des tensions se font sentir entre les deux hommes.
Pour couper court à tout incident qui pourrait mettre à mal leur situation déjà précaire, la femme prend les devant. Elle réunit ses compagnons d’infortune et détermine ainsi les règles du jeu :
– Cette semaine je coucherai avec toi dit-elle en montrant le premier des deux, et la semaine d’après ce sera avec toi, conclut-elle en désignant le second.
La solution satisfait tout le monde en théorie, et bientôt en pratique.
Les semaines s’écoulent ainsi paisiblement, chacun ayant son comptant d’affection et de caresses (surtout la femme soit-dit en passant).
Mais tout bonheur est éphémère, hélas ! Le neuvième mois n’est pas achevé que la femme décède des suites de l’ingestion d’une noix de coco avariée (quoi d’autre sinon ?).
Voilà qui met tout le monde dans l’embarras, d’un point de vue sexuel. Deux semaines se passent dans la tristesse et la frustration. Puis, un beau soir, Jérémie (le premier mec s’appelle Jérémie, le deuxième Bob et la femme Natacha : je l’ai pas dit plus tôt parce qu’on s’en foutait mais là ça devient lourd pour la narration) vient trouver Bob :
– Ca va ? lui demande-t-il, timidement, tout va bien ?
– Bien sûr que tout va bien ! s’indigne Bob, qu’est-ce que tu insinues là ? Tu ne crois tout de même pas que je…
– Que tu… ?
– Non rien…
– Elle me manque Bob.
– Moi aussi Jérémie.
– Plus de caresse, plus de baisers, plus rien… Je me sens si seul désormais.
– Oui. C’est tout pareil pour moi.
-Vraiment ? Peut-être qu’on pourrait…
– Oui ?
– …continuer ensemble.
– C’est-à-dire ? Je ne suis pas sûr de comprendre comment tu vois les choses et où tu veux en venir un doute profond m’habite et je veux des explications car celle qui commence à poindre me remplit d’un effroi qui n’est pas exempt de curiosité.
– Ben, on pourrait utiliser le même système qu’avant… Une semaine sur deux quoi.
– Tope là !
Bref, nos deux héros étant tombés d’accord, ils retrouvent leur sexualité pour un temps mis en berne. La joie de vivre emplie de nouveau leurs cœurs, le temps s’écoule (à nouveau) paisiblement, ils sont heureux… Jusqu’à ce qu’un beau soir, Jérémie vienne trouver Bob.
– Bob, je…
– Qu’y a-t-il Jérémie ? Tu sais que tu peux tout me dire.
– Je me sens mal… Je trouve que ça n’est pas moral ce que nous faisons.
– …
– Je me sens sale. Je me dégoute…
– Tu es sûr ?
– Oui
– Alors qu’est-ce qu’on fait ?
– On l’enterre.
Du noir. J’adoore le noir. Surtout quand la chute est si surprenante. Thanks
La blague est pas mal mais mal structuré. Quand j’ai lu: « Une semaine sur deux quoi. » Pour moi
j’ai tout de suite pensé qu’il allait continuer avec le cadavre. >.<