Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui je vais approfondir la philosophie de l’Aventure en exposant une des approches que peut avoir le philosophe de l’Aventure de la Société et de l’Etat.
Pour ce faire je vais m’appuyer sur le film Matrix, essentiellement sur le premier volet.
ATTENTION : cet article n’est pas une analyse du film, je me sers simplement du film pour illustrer mon propre propos car je suis sûr que certaines scènes parleront à mes lecteurs.
L’Etat ou Les Machines
Qu’est-ce que l’Etat ?
L’Etat est, au départ, une création de l’homme vouée à lui rendre la vie plus facile. L’homme lui confie la charge de sa sécurité et de son confort, il le charge d’édicter et d’assurer l’exécution de lois qui organisent la vie en société. Ce faisant, l’homme cède une partie de sa liberté en échange d’une promesse de sécurité.
A l’origine, on peut, comme Jean-Jacques Rousseau, décrire cet acte comme un acte volontaire, un « contrat social ». Cette théorie valait sans doute à une époque où l’on pouvait encore échapper à l’emprise des Etats. Aujourd’hui c’est beaucoup plus difficile : on naît sous le joug de l’Etat. Les Etats sont partout, ils se sont partagés le monde. Les Etats contrôlent les territoires et les personnes, ils ont des agents (police, armée, administration) qui les représentent en tout lieu (ça n’a pas toujours été comme ça) et ils peuvent s’incarner au travers de n’importe quel citoyen en le mettant face à ses devoirs, en le contraignant par la force des lois.
Explication Matrix : Dans Matrix, le film, les machines crées pour servir les humains finissent par les dominer. Cela fait, elles décident de les réduire en esclavage car les humains produisent l’énergie nécessaire à leur fonctionnement.
Avec les Etats c’est pareil : une fois créés, une fois que les humains ont chargé leur Etat d’une mission, celui-ci devient une sorte de créature indépendante (un juriste dirait « personne morale ») dont l’objectif est de fonctionner. Comme les créatures vivantes, un Etat a pour but de survivre.
Pour assurer cet objectif, l’Etat veille à sa propre santé. Comme elle dépend des citoyens dont il tire sa force, qui constituent son « corps », c’est à travers eux que l’Etat s’assure de sa bonne santé. Par exemple, l’Etat interdit le suicide, le meurtre et l’euthanasie car il a besoin de l’énergie et des richesses que produisent ses citoyens pour vivre et éventuellement se défendre contre d’autres Etats. Il a donc tendance à encourager les naissances (à moins que celles-ci puissent lui nuire d’une manière ou d’une autre).
L’Etat essaie de trouver le meilleur moyen pour que son « corps », la société de ses citoyens, soit en meilleure santé possible. Il tente de faire en sorte que les citoyens soient heureux, de manière à ce qu’ils soient le plus productifs possible. Si l’un de ses citoyens n’est pas suffisamment productif ou nuit à la productivité des autres, l’Etat le supprime (asile, prison, peine de mort, etc).
De manière générale, il n’y a que deux limites aux pouvoirs des Etats : celui des autres Etats, tout d’abord, mais également la capacité qu’ont les citoyens d’un Etat de se révolter, et c’est une capacité que l’Etat cherche perpétuellement à amoindrir.
Explication Matrix : Dans Matrix, le film, les humains sont tous stockés dans de gigantesques couveuses et plongés dans une sorte de coma. Les machines tirent l’électricité dont elles ont besoin pour vivre de leurs corps léthargiques. Afin d’occuper leurs esprits cependant, les machines ont codé un programme, une sorte de jeu vidéo qu’on appelle la « matrice » (= le titre du film) et qui représente notre quotidien.
Les Etats font la même chose. Ils produisent une grande partie des loisirs que propose une société et tentent de les contrôler tous. Ils interdisent les loisirs qui leur semblent aller contre leur intérêt.
EXEMPLE : en France, la marijuana est considérée comme une drogue alors qu’on peut tout naturellement acheter un bouteille de vin et servir l’économie française. Au contraire, les Pays-Bas boostent leur économie en autorisant la vente de marijuana lorsqu’elle est prohibée partout chez leurs voisins. Je ne veux pas faire l’apologie de la marijuana (je n’en consomme pas personnellement), mais ce n’est pas un produit plus dangereux que la vodka pourvu qu’on sache s’en servir. Evidemment, fumer trois joints en une demi-heure peut avoir des conséquences néfastes sur le cerveau, mais boire trois bouteilles de vodka dans le même laps de temps est dévastateur… Pourtant la vodka est en vente libre (l’eau de javel aussi).
Explication Matrix : Dans Matrix, le film, il arrive que certains humains se réveillent et s’échappent de leur couveuse. Ils deviennent improductifs : leur corps n’est plus connecté aux capteurs des machines qu’ils ne nourrissent plus de leur électricité corporelle. A partir de ce moment là, ces humains voient le monde tel qu’il est : laid. Surtout, ils voient leur propre prison de l’extérieur.
Tous n’ont pas délibérément choisi de se réveiller. Certains se réveillent par hasard, sur une prise de conscience, d’autres sont réveillés par un guide venu leur révéler la vérité sur la matrice. Dans ce cas là, c’est que l’humain concerné a suivi le lapin blanc (de Lewis Caroll, cf : Alice au pays des merveilles). Il a découvert quelque chose (qui s’apparente très fortement à ce que j’appelle le « pouvoir absolu », cf l‘article sur la philosophie de l’Aventure) mais a le choix d’oublier cette découverte, en avalant une pilule bleue, ou de ne plus jamais revenir de cette découverte, en avalant une pilule rouge. C’est en avalant cette dernière pilule qu’il sort de la matrice et quitte sa couveuse… Le parallèle avec la vie en société me saute aux yeux.
L’Etat pourvoie a nos besoins, il achemine des vaches coupées en morceaux et mélangés avec d’autres trucs (et que nous appelons « steak ») jusque dans nos réfrigérateurs pour nous nourrir, régule notre temps de travail et nos libertés, fixe les prix, censure les œuvres d’art, interdit telle pratique sexuelle, interdit de choisir la façon dont nous voulons mourir, fixe l’impôt, contrôle les déplacements et l’activité de chacun, etc. De la même manière que les machines mettent les humains dans des boîtes pour leur voleur leur énergie.
La contrepartie c’est la matrice, le quotidien, une activité qui permet de s’occuper l’esprit. En travaillant toute la semaine le citoyen nourrit l’Etat de son énergie, en échange de quoi il peut s’acheter de la nourriture qu’il mangera devant sa télé en regardant les programmes autorisés. Du pain et des jeux !
Bien sûr, c’est grâce à l’Etat qu’il y a des routes, des hôpitaux et des écoles… Et alors ? Que se passerait-il s’il n’y avait pas de routes ? On marcherait sur des chemins, ou dans l’herbe, ou bien on se taillerait un passage avec une machette. Pas d’hôpitaux ? On mourrait de maladie… Ce que nous faisons déjà, peut-être plus tard, mais quand on a la conviction qu’une longue vie n’est pas une bonne vie ce critère n’entre pas vraiment en compte. Alexandre le Grand et Jésus sont morts à trente trois ans. Deux millénaires après on parle encore de leurs exploits. Quant à Monsieur Dupont qui a travaillé 50 ans dans une entreprise, en pointant chaque jour pour accomplir son devoir de citoyen, il a bien mérité de la patrie mais s’il doit se souvenir, au jour de sa mort, des 19.000 jours qui l’ont précédée il s’aperçoit que, à peu de choses près, ce sont tous les mêmes.
Alors à quoi sert l’Etat ?
L’Etat sert à se servir lui-même.
Explication Matrix : Dans Matrix, le film, lorsqu’un humain se réveille et sort de sa condition de « pile vivante », il devient l’ennemi des machines. Elles le traquent partout avec d’autant plus de facilité qu’au sein de la matrice, leur territoire, elles peuvent s’incarner au travers de n’importe qui… De même que l’Etat peut faire croire à n’importe lequel de ses citoyens/composants que tel individu est l’ennemi public numéro 1. Si demain un présentateur télé vous montre la photo d’un monsieur que vous ne connaissez pas mais qu’on vous encourage à dénoncer si vous l’apercevez, il y a de grandes chances pour que vous vous transformiez à votre tour en agent de l’Etat. De même dans Matrix, le film, n’importe quel individu est susceptible de se transformer en « agent Smith ».
Les éveillés
Il y a plusieurs sortes de personnes qui se réveillent et quittent les couveuses de l’Etat.
- Il y a celles qui se réveillent par accident et qui tentent à tout prix de se rendormir, avec ou sans succès (dans ce dernier cas elles se rendront probablement malheureuses).
- Il y a celles qui sont curieuses de découvrir une nouvelle perception du monde, ou qui ont travaillé sur elles-mêmes pour en arriver là ou encore qui ont la conviction personnelle que la vérité vaut toujours mieux que le mensonge (celles-là acceptent leur situation d’éveillées)
Cette deuxième catégorie de personne ne se refondra plus jamais dans la matrice/la société. Elle est, par nature, considérée comme « ennemie » des machines / des Etats.
Trois solutions s’offrent à ces éveillés, ils peuvent devenir :
- Révolutionnaires (c’est ce que font les héros du film qui tentent de renverser l’ordre établi par les machines)
- Pirates (ce qui consiste à ne pas remettre le système en cause mais à le parasiter en l’infiltrant sans en suivre toutes les règles. Beaucoup de gens sont pirates, à des degrés de conscience plus ou moins élevés)
- Ermites (ceux-là ne cherchent pas l’affrontement avec les machines / l’Etat, ils aspirent à vivre autrement là où ils peuvent encore trouver la possibilité de le faire)
Encore une fois, comme décrit dans le film, le monde de la vérité n’est pas forcément paradisiaque. On doit sérieusement se poser la question de savoir si ça vaut vraiment la peine de faire partie des « éveillés »… quand on a le choix. Et cette étape passée, à quelle sous-catégorie d’éveillés on souhaite appartenir.
Toujours est-il que si les machines / l’Etat ont besoin des humains pour vivre, la réciproque n’est pas vraie.
Pour conclure, je m’autorise une citation de Benjamin Franklin, sortie de son contexte mais qui me parle néanmoins : « Celui qui sacrifie la liberté pour la sécurité ne mérite ni l’un ni l’autre et finit par perdre les deux. »
Néobolo
Ps: Article connexe: La peur et l’utilisation de la peur par les Etats
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Ci-dessus « Petites Boîtes » de Graeme Allwright
L’approche est sympa. Un peu alambiquée à première vue, mais correcte et pas particulièrement exagérée :) Par contre il y a un soucis dans le raisonnement : « Si l’un de ses citoyens n’est pas
suffisamment productif ou nuit à la productivité des autres, l’Etat le supprime » Quid des chômeurs ? Et si l’Etat cherchait à supprimer les vieux (qui ne produisent rien et consomment un max), il
n’interdirait pas l’euthanasie. ;) Certaines lois sont votées non pour sauvegarder l’Etat ou sauvegarder ceux qui sont à sa tête, mais simplement parce que les législateurs font malgré tout partie
de la « masse » et que la masse ne peut pas (ou ne veut pas) comprendre/admettre que, dans certains cas, le suicide ou l’euthanasie sont nécessaires/inévitables. Autre légère incohérence à mes yeux :
La comparaison entre des figures mythiques et un simple citoyen lambda ne tient pas, justement à cause de ce qu’ils sont. Leur longévité n’a rien à voir avec leur succès, et certaines célébrités
meurrent à des âges plus que respectables. Si elles restent une minorité, c’est simplement parce que les autres, celles qui meurrent vite, sont justement mortes suite aux excès qui les ont rendues
célèbres. De là à dire que ceux qui ont une longue vie en ont forcément une mauvaise, je vois pas trop le lien (et d’abord, c’est quoi une « bonne vie » ? ;)). « Toujours est-il que si les machines /
l’Etat ont besoin des humains pour vivre, la réciproque n’est pas vraie. » Oui et non. Etant donné l’état actuel des mentalités qu’on trouve dans la population, je crois qu’une population sans état
finirait inexorablement par produire un état pour survivre, ou disparaîtra. Les humains sont actuellement incapables de simplement assurer leur survie sans que ce soit aux dépends d’autres humains.
Et ceux qui ne sont pas capables de se défendre seuls mourront, ou se défendront en groupe. L’état en lui-même n’est pas mauvais. C’est comme pour tout; c’est l’excès qui nuit. Le jour où tout le
monde comprendra ça et agira en conséquence, on aura des états sans dettes, des économies sans crises brutales, des salaires cohérents pour tous,…
Bonsoir ! Je me décide enfin à poster, j’aime bcp lire tes réflexions ( et tes nouvelles d’ailleur). Je trouve qu’elles enrichissent la réflexion personnelle que chacun a, ça philosophie un peu…
Mais sur cet article en particulier, j’aimerais te proposer une réflexion, il y a longtemps que je m’interroge sur la vie in game, sur ces sortes d’echapatoires a la réalité que peuvent être dofus
( un parmit tant d’autre). Et il faut avouer que j’ai du mal a me faire une opinion… Certe d’un côté c’est lâche de fuir ainsi la réalité pour un monde de facilité beau sans danger, ou toute les
expériences sont plus ou moins permisent… Et puis ça n’a rien a voir avec la vie, l’amour, l’amitié peuvent ils survivre ou exister a travers un ecran ? Mais a la fois cela a tellement de succes,
il est tellement facile de se laisser prendre par cette facilité des rapports, cette possibilité de puissance que j’en vient même a m’inquiéter sur notre vie irl, est elle si mauvaise… Ton
analyse sur l’état m’a rapporté a cela, en faisant le parallèle sur un monde que l’on crée artificiellement pour se protéger ? Echapper a la réalité ? Je ne sais pas trop … Sans aucun rapport
avec ce qui précède, je ne suis pas d’accord avec ton rapprochement succès = vie réussi (que je caricature ici), et j’illustre mon propos par la chanson de JJ Goldman, il changeait la vie :). En
tout cas je souhaite longue vie a ce blog. Bonne soirée Julien
Je me permet une petite remarque concernant la citation finale, qui est de Thomas Jefferson. Tu me diras qu’on reste dans le siècle des lumières et que les différences idéologiques et conceptuelles
entre l’un et l’autre sont de l’ordre de la nuance.
Ton analyse de l’Etat oublie un prolégomène important à mon sens. L’Etat dispose du monopole de l’exercice légitime de la force et de la violence. Avant d’évoquer des normes, des prestations,
l’exercice de liberté, l’Etat est la seule personne (morale ou physique) susceptible d’exercer une forme encadrée normativement de force.
Ce postulat posé, on peut aborder l’exercice des libertés individuelles dans un Etat de droit et les deux formes classiques de pouvoir démocratique que sont la République de type romaine et l’Etat
libéral anglo-américain.
En effet, la lecture de Matrix qui rejoint la tienne, à moins que ce que ne soit l’inverse, est traditionnelle de la philosophie libéral classique où il faut mettre des places des outils de
protection du citoyen contre l’Etat (seul détenteur légitime de la force). Cette lecture a été au fondement des libertés classiques du 18ème et notamment de la Constitution US et de la DDHC, sans
oublier la Magna Carta et l’Habeas Corpus antérieure et anglaise.
Dans notre culture de l’Etat jacobin, centralisateur et républicain, nous sommes plus dans la logique des droits créances, développée dans la 2nd partie du 20ème. L’Etat demeure au centre de tout,
puisqu’il s’agit de la chose publique et non du pouvoir de tous. La nuance est de taille.
Toutefois, les cultures se sont mélées et des apports des uns ont nourris le développement des autres et réciproquement.
Je t’avoue ne pas partager ton pessimissme concernant l’Etat, notamment dans nos démocratie moderne. Le danger est plus à l’égard de grands groupes industriels et économiques exerçant un pouvoir et
une contrainte sociale beaucoup plus forte que les Etats, contre lequel des recours existent toujours.
Le périmètre d’intervention de l’Etat doit être discuté et surement revu, mais il est notre protection, dans la mesure où vivant en société, nous pauvres humains, n’avont pas su trouver d’autres
outils plus performants. Oui les mérites de la religion me semble réduit.
Aujourd’hui, il est possible de se défendre contre un Etat. Oui même quand on est afghan et qu’on traine à Calais. Pour mémoire ils ont tous été remis en liberté suite à des décisions judiciaire,
donc issue de l’Etat. Je suis plus sceptique, hélas, contre les agissements de certains groupements économiques.
Bref, vive la liberté d’expression, qui est le pivot de toute démocratie.
bonsoir ! merci de ta reponse, et excuse moi pour mon temps de réaction…
Nous sommes donc bien d’accord sur la question d’une vie réussie ton exemple étant en effet peut etre un peu réucteur.
Merci de tes reflexions sur ma question, je trouve ton exemple tres bon sinon incontestable, mais accepter qu’il soit possible de lier une amitié reelle (ce qui semblait etre ton
affirmation) m’embete encore. En effet le problème du caractere imaginaire du personnage que l’on joue me bloque. Et il y a de nombreux exemples sur ton blog : tout d’abord la multiplicité
des personnages que tu joues, tous bien different, alors si un joueur de SH aime le personnage d’oto, et qu’un autre joueur d’un serveur espagnol aime ton incarnation de dragonne, qui peut
pretendre etre amis avec toi ? ( ici la situations ne s’applique peut etre pas à etre amis, mais elle peut etre la meme pour des joueurs IG..). cette situaton peut etre comparé à cette dame de
tradgeek qui tombe amoureux meme pas d’un personnage joué par quelqu’un mais d’un programme, de rien en soi… Bref cette faculté qu’à le jeu à permettre un changement de la personne (parfois
radical..), m’empeche de croire à un possible échange de sentiment, sinon celui de la passion du jeu… je pense que si peu de gens ce lance dans une rencontre irl, c’est un peu à cause de
cela…
Tu me diras que nous ne sommes pas obligé de jouer un personnage… que l’on peut etre parfaitement soi meme, mais on perd peut etre dans ce cas l’interet d’un mmorpg et dans ce cas, autant aller
dans tes association, pour des contacts irl…
bonne soirée !
julien
Effectivement, cette citation doit bien être attribué à B.FRANKLIN. Après recherche, il semble qu’elle soit du plus vieux des deux. Mes sources disais tu? Simplement un souvenir de cours de Droits
et Libertés Fondamentaux à la fac. En la tapant sur google, les deux sortes mais en fouillant, il semble que cette citation doivent être attribué à B.Franklin, tu auras même la source précise, la
date et le contexte de la citation.
http://www.mahalo.com/answers/from-twitter/who-said-first-ben-franklin-or-thomas-jefferson-those-who-desire-to-give-up-freedom-in-order-to-gain-security-will-not-have
Dont acte, ma remarque était donc malvenue.
Sur la suite, oui nous ne sommes pas en désaccord sur le fond. Simplement si à mon sens, il est possible de réformer le rôle de l’Etat, son fonctionnement, son périmètre, je doute qu’il soit
possible d’inventer autre chose que l’état pour réguler nos relations.
Même en qualité d’anarcho syndicaliste libertariste de droite ne peut nier l’intérêt de l’Etat. En effet seul l’Etat démocratique et moderne comprend en son sein l’expression de sa propre négation.
Le mécanisme de contrepouvoir, plus ou moins appliqué, je le concède aisément, permet l’expression de contradiction au sein même de la structure etatique.
Si certes la société précède l’Etat, et hormis le cas de quelque société de taille réduite, l’Etat est toujours apparu au sein d’une société humaine. Même un kibboutz constitue une sorte d’Etat,
ou du moins en dispose des attributs par délégation de ses membres.
Donc je doute toujours, malgré la présence de quelque contre exemple dans des sociétés amérindienne que mes talents d’anthropologue ne m’ont pas conduit à étudier de plus près.
Je ne t’ai pas qualifié d’anarcho-syndicaliste libertarien de droite, je parlais d’un cas sui generis, d’anti étatiste absolu et radical.
Effectivement, c’était précisé en préliminaire (t’aimes ça hein?), je n’évoque que le cas d’un état démocratique moderne. Mais je ne te ferais pas l’injure de préciser qu’une royauté procède du
phénomène étatique ainsi que la dictature la plus sanguinaire sans oublier l’expérience non moins terriblement exaltant de la commune de Paris.
En lieu et place de l’Etat que proposerais tu?