Vous en conviendrez, amis philosophes de l’Aventure, notre raison n’est pas la seule à décider de ce que nous faisons, ni de ce que nous devenons. Notre corps, et à travers lui son ADN fait de nombreux choix auxquels la raison est contrainte :
– A long terme (car nos capacités physiques déterminent ce à quoi nous seront aptes ou non : ces capacités physiques étant elle-même déterminées par notre ADN – le corps).
– A court terme (il y a de nombreuses décisions qu’il n’appartient pas à notre cerveau de prendre : comme par exemple l’envie de dormir, d’uriner, les sentiments, les réflexes, etc.).
Imaginez, un objet non identifié vous arrive en pleine figure lors de la projection d’un film 3D (ça m’est arrivé pendant la séance d’Avatar :p), il se peut que vous vous penchiez sur le côté pour l’éviter… Mais cette décision n’est pas de vous. Pas plus que vous ne décidez de vos allergies, de votre résistance au froid, etc. Même si, en vous entrainant dans un certain domaine, par choix de votre raison, vous développez des aptitudes, ce n’est pas votre cerveau qui les développe, mais votre, corps, en réaction de ce à quoi vous l’aurez habitué : il réagit, « intelligemment » à vos besoins.
Conclusion : n’y a pas que votre cerveau dans votre corps qui « décide ». Il y a autre chose : vous êtes plusieurs sous la même peau. Mettons le cerveau/la raison de côté, comment appeler cet autre habitant ? Le corps, l’ADN ou l’instinct.
L’homme a pris l’habitude de développer sa raison au point d’ignorer ce deuxième « habitant » contre lequel il lutte (il cherche à réfréner ses pulsions). Les animaux au contraire, ont l’habitude de s’en remettre à lui, non sans, quand besoin est, faire appel à leur cerveau.
Et les plantes dans tout ça ? Dépourvues de cerveau elles ne peuvent compter que sur leur corps/ADN/instinct, lequel a garanti leur survie depuis des millénaires, de manière très étonnante parfois.
J’ai eu la chance de visiter le « Jardin des senteurs et des épices », à la Réunion, avec un guide (le fils du créateur du lieu – j’ai oublié son nom) passionnant et passionné. Il m’a expliqué plein de trucs dont j’ai oublié la majeure partie, sur la manière dont les plantes luttent pour leur survie, à une échelle-temps qui n’est, de prime abord, pas perceptible à l’être humain.
J’ai ramené quelques photos : vous voyez ces plantes par exemple ? Elles font EXPRES de faire grossir leur fruit de manière à ce que leur branche ploie et que la graine arrive en terre. Elles se reproduisent ainsi, à distance régulière (l’arc de cercle de leur branche).
Et celles-là ? Perchés sur l’arbre ? Ce ne sont pas ses feuilles mais bien des buissons qui vivent en osmose avec l’arbre et dont la graine est apportée par les oiseaux.
Idem pour ce « tueur d’arbre » (la toute petite plante qu’on voit échapper du tronc), apporté lui aussi par un oiseau et qui va grossir jusqu’à détruire le tronc de l’arbre-hôte et prendre sa place.
Je ne vous parle pas des phéromones végétaux, du pollen, de la manière dont les arbres utilisent les insectes pour communiquer ou se reproduire, délimiter des territoires, ou se battre, etc…
Vous l’avez bien compris, je suis une bille en biologie… Ca ne m’empêche pas de comprendre que l’intelligence des plantes et des animaux s’est développée dans un autre domaine que celle de l’humanité. Mais si l’humanité est « bête » au niveau instinctif, qu’elle est incapable de trouver son chemin comme le fond les oiseaux migrateurs, ou de sentir qu’une catastrophe va se produire plusieurs heures à l’avance comme les chats, les chiens ou les éléphants, c’est peut-être quelque chose qu’elle peut développer, en étant plus à l’écoute de son corps et de la nature.
Le langage des animaux par exemple, n’a pas été inventé de manière « intelligente » comme l’écriture. Un oiseau qui chante, ne cherche pas à exprimer des idées telles que « j’ai faim », « à table », « Bobonne fais moi à bouffer »… Mais peut-être que s’il est heureux, il chantera une mélodie heureuse, et peut-être qu’en l’écoutant avec le cœur, les autres oiseaux et animaux le comprendront, peu importe les notes.
En conclusion chers lecteurs (je mets le pluriel à lecteur, sait-on jamais), il faut écouter votre cœur !!! Comme vous écoutez le moteur de votre bagnole… (même plus !)
(si vous n’avez pas tout compris et que ça vous fait chier de relire cet article matez donc un épisode des bisounours : la conclusion est la même… Que ça ne vous empêche pas d’y réfléchir quand même ).