Je vous avoue que j’ai de plus en plus de mal à trouver des titres originaux pour mes articles sur l’Aventure… Je suis toujours en direct de Pékin où j’ai décidé de quitter mon appartement pour m’aventurer au-dehors, je veux dire plus loin que mon quartier parce que je me suis rendu compte que c’était pas fair-play pour les Chinois de décrire leur capitale à partir de la banlieue (on n’aimerait pas qu’ils fassent pareil). Alors pour leur faire plaisir (eh oui car le Nabolo-blog existe désormais aussi en chinois!) je suis allé visiter des trucs dont ils sont fiers.
Le Palais d’été
Je suis donc allé visiter le célèbre « Palais d’été ». Coup de bol, il était toujours ouvert, bien qu’on soit début novembre. Le Palais d’été est entouré de petits pavillons et de parcs, disposés autour d’un gigantesque lac. A peine a-t-on passé la grand porte qu’on pénètre dans de l’immense, un peu comme quand on se baigne dans une crique des îles Pérentiannes, en Malaisie, et qu’on met tout à coup la tête sous l’eau pour s’écrier « Butain mais y avait ça là-dessous !? ». Là c’est pareil, mais en moins fort quand même (faut pas déconner).
Le Palais d’été, ai-je appris en lisant mon « guide du baroudeur » (celui auquel on reconnaît les Français dans toutes les rues du monde, vous voyez duquel je parle), était la résidence préférée de l’impératrice Cixi… QUEEEEEU-WA ??? Mais oui, vous avez bien entenlu : Cixi impératrice ! Comme dans Lanfeust ! Mais… mais alors ? Aurais-je pénétré le monde merveilleux de Troy ? Ou bien les auteurs se seraient-ils inspirés, pour leur héroïne, d’un personnage historique chinois ?! J’hésite. Mais à bien y regarder, le Palais d’été, en surplomb du lac, est la copie conforme (j’exagère à peine) de l’université d’Eckmul. Et puis c’est vrai que Lanfesut voyage dans des univers chinoisés lors de ses premières aventures, riches en pandas et en cerfs-volants.
S’il n’y a pas de pandas dans le parc il y a bien des cerfs-volants : ceux de vieillards à casquettes, assis sur leurs chaises pliantes posées le longs des berges et que j’avais d’abord pris pour des pêcheurs, sans voir où portaient leurs lignes… Et pour cause : elles portaient dans les nues ! Loin, très loin, au point qu’on ne distinguait leurs hameçons qu’à peine…
- En chine,
- ils s’échinent,
- avec des cerfs volants,
- à pêcher des nuages dans l’océan des vents…
PUTAIN DE BUTAIN MAIS MUUSES !! MUUUUUUUUSES !! NE ME LAISSEREZ-VOUS DONC JAMAIS EN PAIX ????
Il y avait un pont à 17 arches sur ma gauche, tout blanc, qui menait à une presqu’île aménagée en jardin où Cixi aimait à se promener. En le passant je me suis imaginé à sa place. Je me suis imaginé le maître d’un gigantesque empire dont le centre se déplacerait avec moi, et j’ai senti, sous l’immensité du décor, l’immensité du pays dont il n’était qu’un maigre échantillon. Je me suis dit que Cixi, en marchant sur ce pont, pouvait tout à la fois mesurer l’étendu de son pays, de son pouvoir et de ses responsabilités. C’est peut-être pour ça que les monarques ont tant de gigantesques palais à travers le monde, pour les aider à voir aussi grand que les empires qu’ils gouvernent ? C’est sûrement plus difficile de se sentir impliqué quand on vit dans un placard à balais.
J’ai fait le tour du lac, passant ponts après ponts, chacun d’entre eux surmonté d’un petit pavillon et de son panneau qui rappelle : « Je ne suis qu’une reproduction, l’originale a été détruit par l’armée franco-anglaise en 1860. » QUEEEEEU-WA ???(bis) Une armée franco-anglaise ?! Et puis quoi encore ? Jeanne d’Arc est vivante aussi ?! Bref, je n’ai pas prêté attention à ces conneries, vue que la France c’est le bien et qu’elle ne détruirait ja-mais des bâtiments aussi magnifiques dans le seul but de s’enrichir en faisant du commerce d’opium. Mais les Chinois sont tellement lobotomisés par la propagande de leur gouvernement que je n’ai même pas cherché à prêcher le contraire.
En terminant mon cercle autour du lac pour me rapprocher du palais, j’ai dépassé des jardins et des pavillons avec ces noms à rallonge qui nous font tant rire (« pavillon de la mer de l’éternelle sagesse » ; « colline de la longévité millénaire », etc. en fait une traduction à la « comme on peut » de la richesse des caractères chinois) jusqu’à atterrir devant la porte fermée du palais d’été. Je me disais aussi ! Le portier a prétendu que ça n’avait rien à voir avec la saison, mais qu’il était 16h30 et que c’était la fermeture. Dommage. J’y retournerai peut-être, peut-être pas. Je l’ai apprécié d’une manière différente du coup, en m’imaginant l’intérieur de cette tour magnifique et le paysage qu’on pouvait y voir, comme on apprécie un interdit en fait… Joliment dit, pas vrai ? Et un plus ça me fait une transition avec le paragraphe suivant.
La Cité Interdite
Du coup j’ai voulu voir la Cité Interdite, en face de la place Tian’anmen, celle où il s’est passé plein de trucs sur lesquels je ne m’exprimerai pas ici. La Chine est géniale. La Chine ? C’est super. De là on pouvait voir la Cité Interdite avec le portrait de l’honorable Mao (que j’adore et dont je suis le plus grand fan). Pour entrer sur la place on passe sous les détecteurs, entre des Chinois militaires géants (on dirait que tous leurs militaires de plus de 1m80 ont été mobilisés là pour faire croire aux touristes que les Chinois sont grands) mais qui sont supers et géniaux, et tout.
Bon ben la place franchement, c’est une place. Un vaste carré sans cafés ni fontaines, rien d’exceptionnel quoi. A peine débarqué je me suis fait brancher par deux Chinoises qui me demandent qui je suis et d’où je viens ? Lol ! Elles m’ont pris pour un naïf ? Comme si je savais pas reconnaître un agent du KGB ! J’ai été poli juste ce qu’il faut et j’ai tracé. D’autres agents du KGB ont essayé de m’intercepter plus tard, en me vendant des cartes ou des excursions pour aller voir un gros mur, mais je n’ai pas ralenti mon pas jusqu’à la Cité Interdite.
J’ai beau être un fan du guide du routard je dois dire qu’il n’est pas toujours fiable. La cité n’était pas interdite du tout : il suffit d’acheter son ticket pour entrer ! D’ailleurs plein de Chinois connaissent la combine, il y avait foule à l’intérieur. Mais la cité, en fait l’ex « palais impérial », est largement assez grande pour les contenir tous. Elle confirme bien l’idée que les Chinois aiment ce qui est grand et raffole de ce qui est « le plus grand ».
Comme j’ai vu plusieurs fois « Le dernier empereur » de Bertolucci, je me sentais un peu chez moi. J’ai pris le parti de ne pas louer de guide (quelle aventure !!) et de ne pas passer des heures sur les panneaux pour me concentrer plutôt sur le ressenti et imaginer comment ce devait être de vivre là. En traversant l’une des nombreuses cours géantes, cerclée de murs géants de dix mètres de haut, je me suis aperçu qu’on ne pouvait rien voir du monde extérieur que le ciel. Il était interdit de bâtir plus haut que la Cité (pourtant construite sur terrain plat) qui est isolée seule à seule avec les nuages… absents ce jour-là. Avec un peu d’imagination, la Cité n’en flottait pas moins dans les airs (avec trop d’imagination : c’était les montagnes russes). D’ici on pourrait se dire que la Chine est un « empire céleste » (même si ce surnom est né d’une erreur de traduction).
Walking in Beijing
Sorti de la Cité je suis monté sur la butte de derrière pour l’observer d’en haut. Puis je suis descendu vers un parc d’où s’échappaient de la musique et un chant d’opéra. Des Chinois y jouaient aussi à ce jeu du « volant » dont je vous ai parlé dans l’article précédent, et qui s’appelle en fait un « xian ». Pas un « xiant », ni un « xiang », un « xien » ou un « xi-an » mais un « xian », que nous continuerons d’appeler un « volant », s’il vous plait. Des papis et mamies se le faisaient passer en cercle en shootant dedans, ailes de pigeon et tout, ça fusait bien. Je me suis approché d’une dame qui regardait depuis un banc pour lui demander ce que c’était et elle a aussitôt dégainé son xi… son volant. En une seconde on s’est retrouvé cinq en cercle à essayer de se le faire passer. Ben c’est hyper dur en fait. Mais d’un autre côté je pense que j’avais récupéré l’équipe B : un vieux édenté qui bougeait pas ; une fille que ça faisait marrer de rater le volant à chaque fois ; un jeune qui s’y connaissait autant que moi et la dame qui est très vite repartie jouer avec les pros de son niveaux, me faisant cadeau de son xihan en souvenir (offert comme ça c’est une des plus précieuses breloques qu’on puisse rapporter d’un voyage).
Quittant le parc, je suis allé me balader dans les ruelles et les avenues, m’aventurant dans une épicerie ou un magasin de jouets… Je suis même entré dans un sexshop pour en apprendre davantage sur la sexualité débridée des Chinois (non, ce n’est pas une totologie) mais les vendeurs ne parlaient pas l’anglais.
Je n’ai fait que toucher du bout des doigts ce que peut être la vie à Pékin. J’ai l’impression qu’elle se passe en partie dans les parcs (surtout d’après ce qu’on m’en a dit), et cet aspect là me la rend agréable même si je trouve que dans l’ensemble (de ce que j’ai vu hein) c’est une ville qui a sacrifié sa personnalité au modernisme, à la mondialisation. On pourrait-être ici comme partout ailleurs, building, grosses voitures, larges avenues… Mais bon, j’arrive d’Inde aussi.
A neuf heures du soir j’ai reçu un coup de fil de Monsieur Lee, Maître Kung-fu, que j’ai contacté pour recevoir une initiation chinoise aux arts-martiaux. Il m’a donné rendez-vous au MacDo du coin pour mon premier cours… Où je n’ai pas perdu mon temps. Mais ça, c’est encore une autre aventure !! Tintintin (et milou) !
-suspense insoutenable jusqu’au prochain épisode-
lire l’article précédent pour patienter
ou
C’est dégueulasse, le nabolo-blog ne lutte-t-il pas contre les préjugés des pays ?! Pauvre chien !
Comment se fait-il que nabolor change de tenue entre le jeu avec le volant et la pratique du kung-fu, comme tout héros qui se respect nabolzor change de tenue ?!
p.s : ma mère ayant vue la photo des étirements, elle trouve tout celà bien raide :D
trop fort intrépide aventurier ! j’ai hâte de lire la suite …