Lisez l’aventure africaine depuis le début, en cliquant ici !
Bjorg et Erik-le-rouge travaillent dans une ONG à Copenhague qui fait des trucs biens en Afrique (résumé comme ça on met tout le monde d’accord). Du coup ils peuvent passer leurs vacances ici en se faisant moitié moins arnaquer que les autres Mzunguns, vu que ce sont des gens qui donnent déjà toute l’année de leur plein gré. Nous sommes trois dans la voiture avec leur guide et chauffeur.
L’ascension du cratère se fait dans la brume où, contrairement à ce que je pensais, il n’y avait aucun gorille. Ou alors c’est qu’ils sont pas faciles à voir… Du coup j’ai pris plein plein de photos de la brume, avec des branches d’arbre qui dépassent ici ou là. Et puis, parvenu en hauteur, et avec le soleil qui tournait dans le ciel (en fait c’est la Terre qui tourne mais si j’écris : « avec la Terre qui tournait sur elle-même » personne comprend rien) les nuages qui restent sur place, eux, n’étaient plus au même endroit… C’est un peu technique à expliquer en deux lignes mais le résultat final c’est que j’ai enfin pu apercevoir la plaine au poil fauve, allongée de toute sa longueur sur les contours du cratère.
Quelques zèbres étaient dispersés là, dérangés tout à coup par la cavalcade folle d’une bande de jeunes gnous toniques ou de vieux gnous effrayés. Parce que quand t’es vieux si t’as pas peur, normalement, tu cours pas. ET LA, mesdemoiselles et mesdames, tandis que nos yeux se portaient au loin, qu’est-ce que nous ne découvrîmes pas à quatre pas devant nous parmi les acacias ? Des girafes, qui, dans toute la frêle élégance de leurs lignes régulières, bouffaient comme des porcs. Je suis pas non plus 100% sûr que c’était des acacias, mais wikipédia prétend que les girafes s’en nourrissent… et si wikipédia n’est pas toujours dans le vrai, c’est une bonne armure contre les contradictions intempestives et insupportables qui vous coupent un récit en deux (perso je déteste ça) à propos de détails débiles dont on n’a rien à foutre. Entre nous ces girafes bouffaient des feuilles, et puis c’est tout. Bon, peut-être aussi quelques lamelles d’écorce de temps en temps mais surtout des feuilles… De la verdure quoi. Même si je suis pas sûr que de l’écorce brune soit comprise dans cette catégorie, mais passons.
Donc les girafes étaient devant nous, et les danois ont dégainé leurs appareils photos pour les mitrailler comme des barbares… C’est pas que j’ai pas voulu faire pareil mais ma carte mémoire était pleine de photos de brume, et il a fallu que je les efface une par une. Ayant fait le plein d’images nous avons poursuivi notre route, jusqu’au sommet du cratère.
Quand je parle du cratère, c’est vraiment un très gros cratère. Parvenir en haut de ses rebords en jeep nous a bien pris vingt minutes. Et puis il a encore fallu rouler vers un des deux seuls accès qui permettent d’y descendre. C’est à cet endroit là que, les nuages s’étant respectueusement écartés pour se masser à l’extérieur, nous avons pu embrasser du regard toute l’étendue du cratère géant. Au début on dirait juste une vaste plaine. On ne songerait pas du tout à un cratère à moins d’avoir été prévenu. Et puis on s’aperçoit qu’effectivement, la plaine, jaune, est toute entière bordée de collines plus ou moins abruptes. Lorsqu’on attarde son regard dans le cratère, on distingue assez rapidement un point d’eau. Une sorte de grande marre ou de petit lac, c’est difficile à estimer. Et puis d’autres détails apparaissent à l’œil qui cherche en vain des animaux : il y a des groupes d’arbres qui décident du flanc des collines, parfois jusqu’à former de petites forêts ; certaines régions de la plaine ont des herbes de couleurs différentes et plus hautes que d’autres (ou plus courtes, j’insiste là-dessus).
Tous ces détails sont d’une importance capitale pour la vie qui bouillonne dans le cratère et dont il est impossible de voir la trace d’en haut, car ce sont eux qui déterminent les coins d’ombres, et donc les heures où, pour s’abriter du soleil ou pour s’abreuver, les animaux passeront d’un lieu à un autre, les proies d’abord, puis les prédateurs, à leur suite dans la ronde infinie de ce cycle éternel. Et ça dure comme ça depuis perpète vu qu’à part les éléphants, quasi aucun animal n’entre ou ne sort du Ngorongoro.
Ca fait quasiment un article complet déjà là non ? Je vous dis donc à la prochaine, il y aura plus de photos : je vous le promets deux fois plus que la dernière fois (on est en période électorale, merde !).
C’est beau :o, Nabolo guide touristique ? ça manque de courses à gnou :D