La Suisse, je ne savais pas grand-chose à son sujet, hormis qu’elle contient des montagnes, un lac dont on parle tout le temps, des vaches violettes, des couteaux et des petits yaourts.
Je n’avais pas non plus d’a priori sur les Suisses, enfin pas plus que n’importe qui : j’étais au courant que leur accent bizarre leur donne l’air complètement crétin et qu’ils doivent leur bonne situation économique au massacre de milliers de personnes. Bref, je les prenais un peu pour des Français rebelles qui tenteraient de pas être pareils que les autres, ce qui est d’ailleurs un trait de caractère bien français. On pourrait même dire qu’il y a en France autant de Suisse que de régions, mais je doute que les Suisses approuveraient ce que j’écris. D’ailleurs ils ont beaucoup insisté pour me faire comprendre que même s’ils parlent français, sont rebelles et chauvins comme des Français et utilisent des francs pour payer leurs sandwichs au foie gras, ils n’ont rien de rien à voir avec la France, surtout pas « quand on voit ce qui se passe là-bas » : expression d’usage pour évoquer la victoire de la gauche aux élections de 2012.
J’écris que les Suisses sont « rebelles comme des Français », mais je précise pour ceux qui n’auraient pas lu tous mes articles (Bouh, les vilains ! En voilà deux touchant à ce sujet : ici et là) que je sais parfaitement bien qu’on finit toujours par perdre au jeu des généralités… Cela n’empêche qu’il y a vraiment des caractéristiques plus répandues chez certaines nations que chez d’autres, et si je devais en relever une chez les Suisses-romands (j’ai eu peu d’échanges avec les pas-romands) je dirais que c’est la confiance : en eux-mêmes, en ce qu’ils sont et en leur avenir, ce qui les rend, m’aventure-je à proclamer, assez largement peu disposés à la passivité. Je vois le Suisse, de manière générale, comme quelqu’un d’impliqué, aussi contradictoire que cela puisse paraître avec la neutralité du pays (ou pas d’ailleurs : ils sont peut-être suffisamment impliqués en politique pour ne pas se laisser imposer des conneries par d’éventuels gouvernants ? Bon : au pire, et plutôt que « impliqués » on peut essayer autre chose, tel que : « déterminés à décider par eux-même »). Et s’ils ne sont pas du tout rebelles à leurs propres lois (au contraire !) c’est peut-être parce que ce sont eux qui les votent, quatre fois par an et par paquet, en mode démocratie semi-directe (m’a-t-on appris) tout en ayant la possibilité de remettre en cause celles qui seraient passées hors référendum, pour peu qu’ils rassemblent 50.000 signatures (ai-je lu sur wikipédia).
Pas mal, pas mal du tout ! Du coup on peut comprendre qu’ils tirent une certaine fierté de ce genre d’acquis, d’être un pays neutre jamais menacé par la guerre et qui n’a pas passé son histoire à envahir les autres, massacrer et esclavagiser le reste du globe, même s’il en a peut-être profité indirectement… quand les autres en profitaient directement. Bref, leur reprocher quelque chose en la matière, c’est peut-être comparable à « voir l’oeuf dans l’œil du voisin, et pas la poule qu’on a dans le sien », peut-être : les voies de l’objectivité sont impénétrables.
(Petite parenthèse que je savais pas où mettre : en Suisse je n’ai pas vu un seul pigeon !!!)
Après tout, les Suisses se sont battus pour vivre comme ils vivent, c’est difficile de le leur reprocher même s’ils font chier à attirer sur leur territoire tous les Français friqués, et à critiquer farouchement tous les autres (ils ne sont pas forcément supers beaucoup amoureux des immigrés Français à qui ils reprochent leurs 2% de chômage). D’un autre côté, vu les paysages (juste wahou !) et la vie en Suisse qui a l’air plutôt paisible, on peut supposer qu’il n’y ait pas que des raisons fiscales pour justifier d’habiter ce pays…
Un autre truc sur les Suisses c’est qu’ils admettent tous (= les quatre qui m’ont évoqué le sujet) ne pas être accueillants. Mais perso je suis pas d’accord avec eux. J’ai même fini par trouver leur accent plutôt charmant que stupide (les voyages vous changent un homme, décidément !) et le « ou bien ? » qui ponctue leurs phrases bien attachant. C’est vrai qu’il faut leur reconnaître les caractéristiques de ce qu’on appelle traditionnellement la bourgeoisie : friquée, bien-pensante, éduquée, snob… mais aussi d’être plus ouverts d’esprit que certaines classes qui réclament une ultra-tolérance qu’elles n’appliquent qu’à elles-mêmes. Bref, je vais m’arrêter là dans cet exposé (par nature) à la con, d’autant que la plupart des gens que j’ai côtoyés au staff étaient Français.
Articles connexes :
L’aventure du Montreux Jazz Festival 2012
MJF 2012 : l’aventure du camping
MJF 2012 : l’aventure d’être barman
MJF 2012 : la Suisse et les Suisses
MJF 2012 : le staff et récit d’une journée
Français chassé de mon pays, je me suis réfugié en Suisse, pays qui doit sa fortune à ses industries de pointe (meilleure qualité mondiale) et certainement pas à ses banques (15 % seulement du PIB) si villipandés par la bonne gauche bien-pensante qui est pourtant bien contente de les trouver pour y planquer son fric (à commencer par le sieur Noah). Les Suisses sont un peuple attachant, discret, ayant gardé le bon vieux sens paysan. Bien meilleurs que les Français (ce qui n’est pas difficile). Bref, le paradis en Europe. Le tout avec une droite nationale à 32 % (ceci expliquant cela) mais qui a le sens de la solidarité européenne.