Philosophie de l’Aventure – Introduction
On a tous une mécanique interne, quelque chose qui nous pousse à réagir à notre environnement de telle ou telle manière. C’est une sorte de petite « philosophie personnelle », bien qu’elle ne soit pas conceptualisée par tout un chacun et que, dans certains cas, elle soit toute entière héritée de l’éducation… Mais elle est là, chez tout le monde. C’est elle qui pousse la plupart des gens à dire que le caca c’est sale, et qu’il faut pas y mettre les doigts.
Je veux exposer ma philosophie personnelle ici pour plusieurs raisons :
- Parce que sa lecture permettra de mieux comprendre les articles de ce blog.
- Parce que si je me décide à investir de mon temps dans la tenue d’un blog, c’est dans l’objectif de partager.
- Parce que cette philosophie personnelle est ma favorite (sans quoi j’en adopterais une autre) et que je l’estime donc digne d’être partagée.
Il est probable que les traits de mon raisonnement se retrouvent chez d’autres penseurs, qui les auront plus exactement exprimés que je ne m’apprête à le faire ici. Mais on n’y perd pas à faire son propre cheminement intellectuel et, pour être moins précis, mes mots n’en seront pas forcément moins éloquents aux yeux d’un public qui n’a pas lu ce philosophe inconnu qui a déjà tout dit.
[show_hide title= »Résumé pour flemmards : cliquez ici ou lisez la suite ! »]Qu’est-ce que la Philosophie de l’Aventure ? C’est une réponse au choc que cause la découverte de la relativité du bien et du mal. Si on écarte la peur de souffrir (qui provoque l’absence de choix et de solution opérante) cette découverte ôte tout motif raisonnable de préférer la vie à la mort. Sauf un : la curiosité ou « goût de l’aventure ». Etre en cohérence avec ce choix en vivant sa vie à l’écoute de son goût naturel pour l’aventure est la source de nombreux bienfaits : c’est ce que prêche la philosophie de l’Aventure et son auteur qui tente de l’appliquer au quotidien. La partie « Aventures » de ce blog est un compte-rendu de ses expérimentations.[/show_hide]
Philosophie de l’Aventure – Le déclic
Un type se réveille, un jour…
Parenthèse : ce type, bien qu’il l’ignore encore, est un futur philosophe de l’Aventure. Pour les besoins de la narration nous le baptiserons donc « Philosophe Aventurier », même si c’est peut-être vous – fin de la parenthèse.
Philosophe Aventurier se réveille, un jour. Comme les autres jours quoi, sauf que ce matin (mettons que ça se passe le matin), il est habité par une idée qu’il n’avait pas la veille. Une idée puissante : celle que le bien et le mal n’existent pas dans l’absolu. Est-ce parce qu’il a voyagé dans ses rêves ? Est-ce que, en songe, un lapin blanc lui est passé sous le nez ? Ou bien un vagabond au chapeau pointu qui l’a invité à le suivre ? Toujours est-il que son esprit a voyagé au-delà des frontières où il s’arrêtait jusqu’alors pour découvrir un univers de valeurs non moins valables que celles auxquelles il était accoutumé. Vous parlez d’un choc ! Le bien et le mal, des inventions humaines ?! Philosophe Aventurier retourne le problème dans tous les sens, il imagine des tas d’évènements qui lui semblent objectivement bon ou objectivement mauvais mais, en cherchant bien, il finit toujours par trouver un point de vue contraire à celui qu’il supposait universel. Le bien, le mal, tout dépend d’où l’on se place, et Philosophe Aventurier de constater que tout est relatif.
Philosophie de l’Aventure – Le pouvoir absolu
Philosophe Aventurier se lève, s’habille, part travailler. Dans le métro, il se demande pourquoi. Sa nouvelle idée ne le quitte plus. Il pourrait se lever, baisser son pantalon et s’enfoncer une trompette dans le pull que, dans l’absolu, on s’en foutrait. Bien sûr, ça pourrait être embarrassant d’un point de vue social car il est très mal vu d’abîmer son pull en public (surtout à l’aide d’une trompette), mais du point de vue des étoiles ou des grenouilles, sérieusement, on s’en fout. Et le fait que Philosophe Aventurier voit les limites du cadre dans lequel cela importe, et à quel point il est minuscule en comparaison de l’espace infini dans lequel ça n’importe pas, cela suffit à libérer son esprit de ce cadre. Il ne se sent plus concerné, à moins de le vouloir. Autrement dit : il a le pouvoir de hiérarchiser ses valeurs, donc l’importance des choses, comme bon lui semble. C’est un pouvoir absolu. Chaque individu ne percevant le monde qu’à travers soi, le fait d’être en mesure de modifier cette perception ne connaît presque pas de limite… (mais j’allais pas appeler ce concept le « pouvoir presqu’absolu », question de standing).
Philosophie de l’Aventure – Les presque-limites du pouvoir absolu
Le pouvoir absolu n’a pas vraiment de limite disais-je, à part, supposerons-nous, la fin de la pensée, c’est-à-dire la mort. Comme disait Descartes : « Je pense donc je suis », ce qui bien sûr est faux, la vraie conclusion du raisonnement devant être : « Je pense donc je fais », d’où nous pouvons également tirer une association entre l’être et le faire, le vivre et l’action. Mais nous y reviendrons. En attendant vous disais-je, la mort, si elle implique l’arrêt de la pensée, est la seule vraie limite que connaisse le pouvoir absolu. Les fausses limites sont celles que l’esprit n’arrive pas à dompter, par faiblesse, la première de ces faiblesses étant bien entendu la peur. Mais la peur de quoi ? Le pouvoir absolu efface naturellement la peur, celle de la honte, celle de l’échec. Mais la peur de souffrir est beaucoup plus vivace par exemple, sans parler de la peur de la mort. Néanmoins, aucune peur ne résiste à un examen approfondi de Philosophe Aventurier, car pour peu qu’il utilise le pouvoir absolu et tripote sa table à mixer des valeurs, il épousera bientôt l’idée que souffrir n’est pas forcément mal en soi et que mourir, il faudra bien s’y résoudre tôt ou tard. Bien sûr, Philosophe Aventurier souffre à l’idée de devoir se séparer de ses proches (enfin pas tous), de quitter ceux qu’il aime etc. Mais le fait de ne pas mourir tout de suite n’empêchera pas cela d’arriver… et puis la mort est peut-être quelque chose de super cool qui sait ? Pourquoi vivre après tout ? Quel indice Philosophe Aventurier a-t-il que la vie vaut la peine d’être vécue ? Pourquoi la préférer à la mort ?
Philosophie de l’Aventure – Pourquoi préférer la vie à la mort ?
Le soir après le travail (car il est quand même allé bosser finalement) Philosophe Aventurier court dans sa salle de bain et sort sa grosse balance de sous l’évier. Il s’est senti plutôt bien toute la journée, comme libéré d’un poids. En montant les escaliers vers son appartement il a même aidé sa voisine, la vieille Madame Faichier, à porter ses affaires : elle pour qui il n’a pourtant aucune sympathie… Et ce n’était même pas pour compenser le fait d’avoir frappé un enfant, juste avant, au coin de la rue. Les deux évènements ne sont pas du tout liés. Ce sont simplement des actes, effectués par lui, sans aucune autre valeur que ce qu’on voudra leur donner. Pour Philosophe Aventurier peu importe d’ailleurs. Le môme aura peut-être un traumatisme psychologique à vie mais peut-être pas : si lui-même a le déclic et utilise le pouvoir absolu, il comprendra que les coups qu’il a reçus n’ont aucune importance… En attendant, Philosophe Aventurier pèse tour à tour la vie et la mort, cherchant à les comparer. Ce n’est pas facile, car Philosophe Aventurier ne sait rien de la mort. Mais il remarque un détail qui permet de les distinguer. S’il doit choisir entre les deux, Philosophe Aventurier sait qu’en choisissant la vie, il choisit aussi la mort, cette seconde étant incluse (c’est cadeau !) dans la première. Alors qu’en choisissant la mort il n’est pas du tout sûr de pouvoir vivre, a contrario…
Remarquez que ça ne change rien du point de vue des valeurs. C’est alors qu’intervient la question du goût. En choisissant la vie, Philosophe Aventurier est assuré d’obtenir deux expériences pour le prix d’une, pas dans l’autre cas. Si l’idée d’une expérience en plus ne l’intéresse pas, Philosophe Aventurier n’a qu’à choisir la mort, basta : beaucoup d’autres que lui se sont défenestrés suite à une découverte un peu brutale du pouvoir absolu. Si au contraire cette idée l’intéresse, c’est par goût. Un goût primordial qui va justifier toute la suite, une sorte de mélange de curiosité, d’enthousiasme et de courage : le goût de l’Aventure.
Les vivants qui ont raisonnablement préféré la vie à la mort ont tous le goût de l’Aventure. Les autres sont morts. Et les autres-autres sont des morts-vivants.
Philosophie de l’Aventure – Comment vivre ?
Philosophe Aventurier ayant le goût de l’Aventure, il a choisi la vie plutôt que la mort. Bon. Du coup cette nuit-là, il a bien dormi, rêvant à un tas de trucs bizarres qui ne lui paraissent plus du tout impossibles. Et d’ailleurs, en se réveillant, il ne sait plus trop s’il rêve encore… De temps en temps il éclate de rire sans raison apparente, quand l’idée le traverse qu’il est en train de vivre par exemple ; que ce qu’il fait tout au long de sa journée n’a aucun sens ! Il s’est inventé un nouveau jeu : à chaque rite social, aux « bonjour » ; aux « merci » ; aux postures et aux façons de parler ; etc. ; il donne des codes de quatre chiffres, selon l’histoire du rite, sa fonction, sa forme et son usage contextuel. Tout ça l’amuse beaucoup et ne le lasse pas facilement : il a trop conscience que ça peut finir à tout moment. Aussi veut-il en profiter au maximum, et un tas de fantasmes à réaliser lui traversent l’esprit… Mais beaucoup ont des conséquences risquées qui pourraient le diminuer ou le tuer. Or il n’est pas pressé de mourir puisqu’il a choisi la vie. Il n’a plus cette peur de mourir dont il s’est débarrassé au cours du cheminement philosophique dont nous avons été les témoins, mais il ne le veut pas. Conclusion : ce qu’il a choisi de faire, c’est-à-dire vivre, il doit encore se demander comment, selon quelles règles. De même que s’il décidait de partir dix jours en vacances il se demanderait d’abord comment il aimerait que ça se passe, de même, ayant décidé de vivre pendant 25.550 jours (s’il a du bol : c’est la moyenne internationale) il se doit de répondre à cette question.
Philosophie de l’Aventure – Des goûts, du bénéfique et du néfaste
Cependant que Philosophe Aventurier réfléchit à toutes ces choses, il poursuit son train-train quotidien. Etonnant d’une certaine façon, mais Philosophe Aventurier est quelqu’un de raisonnable comme on l’a vu : c’est-à-dire qu’il utilise sa raison pour prendre des décisions. Si sa raison n’avait pas été si solide, Philosophe Aventurier n’aurait pas pu domestiquer le pouvoir absolu : soit il l’aurait ignoré, soit il se serait laissé dévorer par lui. Philosophe Aventurier est raisonnable donc, mais il n’est pas dépourvu de sentiments, de goût. On l’a vu puisque c’est son goût pour l’aventure qui a fait de lui un vivant. Et Philosophe Aventurier a d’autres goûts. Le pouvoir absolu lui permettrait d’en changer mais Philosophe Aventurier ne voit pas spécialement d’intérêt à modifier ses goûts juste pour les modifier. Certains oui, les goûts et les sentiments qui lui nuisent, d’autres non : ils sont un héritage du passé et n’ayant pas moins de valeur que d’autres, Philosophe Aventurier se plait à les conserver. En modifiant son quotidien petit-à-petit, à la lumière de ses nouvelles découvertes philosophiques, Philosophe Aventurier s’aperçoit néanmoins que certains de ses goûts nuisent à ses projets, qu’ils le brident, parfois aussi fermement que la mort si la mort devait se pointer… Si le bien et le mal ont disparu de l’absolu, Philosophe Aventurier reste confronté à deux concepts approchants, quoique distincts, qui agissent dans sa relativité à lui, dans son microcosme : il s’agit du bénéfique, du positif, du pro ; et du néfaste, du négatif, du contre… de la force qui aide et de la force qui s’oppose.
Philosophie de l’Aventure – La force de la cohérence
Ces deux forces, la force qui aide et la force qui s’oppose, de prime abord, semblent provenir de l’extérieur. Et le pouvoir absolu permet, comme pour le reste, de les maîtriser. Il s’agit pour Philosophe Aventurier de détourner la force qui s’oppose, poul s’ableuver (avec l’accent chinois svp) à la soulce de celle qui aide. A force de pratique, Philosophe Aventurier réalise cependant qu’il est à l’origine de la force qui s’oppose, qu’il l’engendre par ses choix et par ses actes, le problème venant du manque de cohérence de certains de ses actes entre eux. De fait, si on compare la vie de Philosophe Aventurier (accent japonais) à la constluction d’une maison, c’est comme s’il en bâtissait plusieuls sul le même tellain, les plans des maisons secondailes peltulbant ceux de la plincipale. Bref, en agissant de manière incohérente, en faisant des choses qui s’opposent les unes aux autres, en ouvrant des portes sur des courants (influences, personnes, évènements, etc.) qui s’entre-contrent, Philosophe Aventurier se met des bâtons dans les trous (vu qu’il n’a pas de roues) : vivre n’importe comment, c’est engendrer un gros tas de forces qui s’opposent ; c’est donc limiter ses possibilités d’assouvir son goût pour l’aventure, c’est être incohérent avec sa raison de vivre. Et être incohérent avec sa raison de vivre, c’est ce que le philosophe de l’Aventure appelle la folie.
Philosophie de l’Aventure – La base de la cohérence
Philosophe Aventurier a bien tout compris : il doit être cohérent avec la raison pour laquelle il a choisi de vivre, car agir autrement serait pure folie (c’est bien, en voilà au moins un qui écoute quand je parle !). Aussi a-t-il décidé d’agir pour se mettre en cohérence avec la-raison-pour-laquelle-il-a-choisi-de-vivre, autrement dit : pour se mettre en cohérence avec lui-même. Philosophe Aventurier va transformer son quotidien, mais sur quel modèle ? C’est simple, sur le modèle de la seule chose qu’il ne peut pas adapter aux autres : sa raison de vivre. Puisqu’elle ne peut pas être modifiée (sous peine de mort/de perte d’intérêt pour la vie) Philosophe Aventurier va s’arranger pour que tous ses autres actes soient en cohérence avec elle. Et cette raison de vivre, pour rappel, c’est le goût de l’Aventure.
De tout cela mesdemoiselles, mesdames et messieurs, il ressort un principe de vie :
« Chercher à conserver ou acquérir les moyens physiques et mentaux de vivre un maximum d’expériences cohérentes, et s’en servir. »
C’est ça, la philosophie de l’Aventure.
J’ai précisé « expériences cohérentes » parce que la cohérence d’une personne ne s’estime pas qu’à l’aune de son goût pour l’Aventure/sa raison de vivre. Ce serait le cas si nous avions affaire à un nouveau-né doté de raison, mais Philosophe Aventurier est un humain d’âge mûr dont le passé a déjà une forme de cohérence (à moins que Philosophe Aventurier ne se soit JAMAIS obéi à lui-même ?). Ce que Philosophe Aventurier doit faire c’est percevoir cette cohérence et modifier sa vie de façon à en extraire les éléments qui la perturbent, les épines qui entravent son cours : tout ce qui empêche son aventure de la vie de se dérouler comme Philosophe Aventurier le souhaiterait.
Dans cet objectif il existe une technique top-top secrète afin d’éviter de se louper, je vous la livre ici en exclusivité mondiale…
Philosophie de l’Aventure – L’artifice de la création de personnage
Philosophe Aventurier, lorsqu’il détermine à quoi devrait ressembler la cohérence de sa vie, énumère un certain nombre de règles. Il se fait sa petite liste de choses à faire et ne pas faire, genre :
- L’aventure de se jeter du haut de la tour Effel – cool, mais à faire plutôt en dernier
- L’aventure de cambrioler une banque – sympa mais risque de finir en prison
- L’aventure de finir en prison – sympa, mais risque de pas pouvoir faire beaucoup d’aventures riches et variées ensuite…
Au fur et à mesure que sa liste s’allonge, que les règles se précisent, Philosophe Aventurier en tire des grands principes ; et ces grands principes finissent par former un corps, au propre comme au figuré : ce corps, c’est celui d’un personnage, le personnage idéal de Philosophe Aventurier. C’est sur ce personnage-là que Philosophe Aventurier doit se modeler s’il veut appliquer sans effort toutes les règles qu’il vient d’énoncer, s’il veut vivre en symbiose parfaite avec lui-même. Ce corps, c’est le jus tiré du fruit de sa vie passée, pressé au pressoir de la liberté de l’esprit : c’est ce que Philosophe Aventurier est vraiment, au fond, et ce qu’il a toujours été ou voulu être.
L’être est déterminé par ce qu’il accomplit, par ses actions, ses aventures. La seule certitude que nous ayons vraiment c’est de faire, vous disais-je plus tôt en parodiant Descartes. Tous les vivants font des actions, donc des expériences, donc des aventures, et de les faire, ils sont. C’est ce que nous sommes : des aventures. Faisons en sorte qu’elles vaillent la peine d’être vécues. Il vous reste plus ou moins 15.000 jours, foncez !!!
Philosophie de l’Aventure – en vidéo !
[youtube]http://youtu.be/Iw9Ox2WLyQQ[/youtube]
J’aime beaucoup didon
(et mainnan j’arrête de commenter ça suffit, j’ai dépassé mon quota de 3 commentaires par an)
J’ai eu du mal à te suivre par moment, mais c’est un point de vue intéressant.
C’est amusant, parce que je suis d’accord avec certains bouts, mais pas tous… C’est comme si j’avais suivi un raisonnement différent mais que j’arrive aux mêmes conclusions que toi, à quelques points près.
Effectivement, la notion de bien et de mal varie en fonction de l’endroit et des personnes avec qui l’ont se trouve. Mais elles n’en cessent pas moins d’exister pour autant… A chacun de choisir les siennes (et d’en changer), mais il faut en choisir. Pourquoi ? Tu le dis toi-même : survivre et s’adapter.
Un être qui vit dans une société sans en adopter les usages les plus importants va en être rejeté. Et je crois que même quelqu’un qui a l’esprit assez solide pour vivre par lui-même aura toujours besoin un tant soi peu de quelqu’un d’autre (un exemple parmi d’autres : l’échange est la base des expériences, et on ne peut échanger seul).
Donc, il faut faire des compromis, accepter des entorses à ses principes pour trouver une société dont on puisse faire partie (quitte à en changer lorsqu’on en trouvera une qui demande moins de compromis/sacrifices, et dans laquelle on sera donc plus à l’aise). Ces compromis incluent, je crois, de ne pas commettre des actions qui sont considérées comme mauvaises par cette société.
Nos raisonnements divergent donc dès ton « étape 2 », mais je n’en suis pas moins d’accord avec certains autres points : il faut profiter de la grande occasion que présente la vie, saisir les expériences qui passent à notre portée, « en profiter avant qu’il soit trop tard ».
« on en vient à envisager la vie avec un grand manque de sérieux«
Voilà une conclusion qui m’a fort interpellé… Je n’y avais jamais songé, et aucune des réflexions dont j’ai suivi la route n’y mène. Je vais me pencher là-dessus, c’est une voie inédite.
« A présent, tous les gens qui vous entourent sont devenus des personnages de fictions.«
Oulà. Tu réfléchis loin toi :) C’est la suite logique de la conclusion précédente, mais à priori je suis pas d’accord : ce n’est pas parce que les choses pourraient être tout à fait différentes, que ça en deviens forcément irréel, inventé, sans réelle importance. Les personnes autour ont aussi leurs réflexions, leurs choix, leur notion bien/mal (et c’est pour ça qu’elles créent des opportunités d’échange, d’expérience). Ou alors je comprend le mot « fiction » dans un autre sens que toi ?
« ayant brisé la coquille de votre propre personnage, tous les rôles sont désormais à votre portée«
Personnellement, je pose la question autrement : « qui ais-je envie d’être pour les autres ? » (entendre « ceux qui me sont chers », le reste de la société, je m’en bats l’oeil). Je sais qui je suis pour moi, j’ai « fixé » ma personnalité, reste à créer et faire évoluer la personne (pas le personnage) que je suis pour les autres. Mais je raconterai pas ça ici, mon commentaire est déjà assez long comme ça :p
Tout ceci ressemble fort à la philosophie de l’Existencialisme prônée par Jean-Paul Sartre ou Albert Camus qui n’appellent pas celui qui vit l’Existencialisme un Aventurier mais un homme révolté. Une inspiration ou rien à voir ? J’ai clairement l’impression de voir de nombreux points communs entre vos assertions et celles de nos écrivains du 20eme.
Je te conseille vraiment la lecture de « l’homme révolté » d’Albert Camus. Je pense sincèrement que tu t’y retrouveras partiellement au moins, cela correspond pas mal à ce que j’ai pu lire ici. Bon courage dans la suite de tes projets. ;)
Lyael.
Bonjour Nabolo !
J’ai été très intéressée par ton concept de philosophie de l’Aventure. J’avoue me sentir très proche de ce « mode de vie », mais n’avais jamais pris le temps d’en établir les fondements théoriques de manière structurée, ayant plutôt une philosophie composée de bric et de brocs.
Je trouve le cheminement (les cinq étapes) menant au pouvoir absolu plutôt judicieux.
Ce qui m’interpelle, c’est que tu n’intègres que très peu la religion dans ton concept, or il me semble qu’afin de parvenir à l’étape numéro une il faut être passé par une acceptation de la non-existence de la vie après la mort.
Tu parles de la mort comme d’une aventure à connaître le plus tard possible, mais est-il réellement possible de s’investir
– totalement : Si la mort est considérée comme une aventure supplémentaire et, qui plus est, éternelle, l’Aventurier peut-il s’engager corps et âme dans le cours laps de temps qu’est la vie en comparaison ?
– sans crainte : Je doute qu’un individu nourrissant encore des doutes quant à l’existence potentielle d’une vie après la mort (quasiment toujours associée au concept de rétribution du bien/mal fait pendant la vie sur terre) prenne le risque de réfuter ces concepts durant sa vie terrestre. Ou alors c’est un gros parieur car il a, en toute objectivité, beaucoup plus à perdre qu’à gagner…
J’ai encore d’autres questions à te poser, mais on va y aller point par point, sinon c’est bien trop fastidieux !!
Erell
Bonsoir et félicitations d’avoir su éclaircir ce sujet qui m’est très familier également ^^ .
Ce fameux ‘pouvoir absolu’ me permet de m’émanciper de tout, y compris la mort; reste à voir si l’instinct de survie est plus puissant que mon esprit, ce qui est fort probable.
Bonne continuation.
Je trouve cet article (comme les autres) trèsintéressant.
Surtout par le fait que j’ai (très) souvent tourné et retourné ces différentes pensées dans ma tête (bien et mal, expérence unique qu’est la vie, impression quelque fois « joué » genre truman show
du fait qu’on est tous dans le meme moule mais qu’on est tous acteur du film du prochain qui croisera notre route, enfin, je m’éterniserai pas ce soir dessus.
Juste, c’est très interessant de voir ces pensées mises à l’écrit et correctement rédigées et comment dire, répertorié ou classé … qui change du fouilli de ma tête. et surtout vu du point de
vue d’une autre personne, donc forcément légèrement différent.
Bref, je t’encourage à continuer, c’est bénéfique pour moi de lire tes articles et comparer mes pensées, expériences, il est si rare de voir des blogs correctement rédigés et qui ne partent pas
dans tous les sens.
Il est si rare de lire un commentaire qui ne dit pas que je pars dans tous les sens! XD
Ceci dit, j’expérimente en ce moment, pour pouvoir rédiger sur la philosophie de l’aventure plus tard, un petit manuel ou truc du genre. Mais quelques éléments me posent soucis, comme le fait
d’agir bénéfiquement ou non (alors que le bien absolu n’existe pas); l’absence de catégorisation prêchée par mon maître kung-fu (lire les articles sur la chine), et d’autres choses encore. Je
détaille pas: je suis allongé dans une capsule à Tokyo. ++
(comme je me la pète)
C’est vraiment sympa de partager ta philosophie ! C’est chouette de voir les cheminements des uns des autres, les enseignements qu’on en tire et l’influence que cela a dans nos actions et façons d’être.
Voilà quelques unes des réactions qui me sont venues en lisant ton textes :
Personnellement, je n’ai pas eu de déclic un matin en me réveillant. Je crois que j’ai depuis toute petite pressenti la façon dont je vois la vie aujourd’hui, il m’a fallut un peu de temps pour le réaliser et pour l’exprimer. Je me rappelle qu’enfant déjà, « tout est relatif » avait du sens pour moi. Et pourtant, je n’étais pas du tout dans un nihilisme pessismiste, j’étais positive et désireuse de vivre ma vie comme une grande aventure. Pourtant à l’époque, je me sentais enfermée et j’attendais la fin de l’enfance qui sonnerait comme ma libération et le véritable début de ma vie (d’ailleurs ça s’est passé comme ça, je me suis retrouvée à fêter mes 20 ans à l’autre bout du monde pour réaliser que tout était possible, contrairement à ce que disait l’éducation que j’avais reçue). Bref.
Jusqu’ici, je n’avais jamais vraiment pu expliquer pourquoi j’ai toujours préféré la vie. Mais j’ai trouvé l’explication que je cherchais dans ton texte. En choisissant la vie, on a le package complet de vie + mort, haha. Et comme j’ai toujours été très curieuse et que j’a le goût de l’aventure, il était évident que me priver d’une telle option double n’est pas envisageable.
J’ai également toujours eu la sensation que le positif entraînait le positif. Et le plus difficile je trouve est de savoir déterminer ce qui nous fait du bien de ce qui nous oppresse. Choisir en général est compliqué, j’ai longtemps voulu ni ouvrir complètement ni fermer complètement les possibilités qui s’offraient moi. Mais comme tu le dis dans ce texte, ouvrir toutes les portes, c’est aussi « engendrer un gros tas de forces qui s’opposent ». On réalise parfois que les freins à nos envies viennent de là.
Je crois que la vie est une grande aventure. Pour moi, se construire chaque jour, découvrir, ça a du sens, même si nous ne sommes que poussière d’étoiles, ou peut-être justement parce que nous ne sommes rien mais que nous sommes là tout de même, alors autant en profiter librement…
Tu as l’air de rassembler toutes les qualités pour être heureuse toi, bravo ! =)
Il faut que je me mette à la lecture de ton blog aussi, dès que j’entamerai l’aventure d’apprendre à cuisiner… Mais j’ai déjà trop d’aventures en retard et en cours pour le moment… :/
Merci pour ton commentaire !
Point de vue très intéressant. Ca laisse présager de très bons prochains articles.
Pourquoi ne pas continuer de creuser ton système de pensée Nabolo ?
Des articles de fond seraient peut-être très appréciés par tes lecteurs. Au moins un, ça c’est sûr :)
Merci Yoann ! Mon système de pensée est en pleine maturation… Il y a des articles de fonds disséminés un peu partout sur ce blog ceci dit, dans la catégorie philosophie. J
En ce moment je complète ma formation de penseur contempourien avec des lectures telles que « Pouvoir Illimité » d’Anthony Robbins et autres ouvrage sur la PNL; des résumés de l’histoire de la philosophie (côté spirituel j’ai été impacté par ce que j’ai pu lire des penseurs chrétiens du moyen-âge, en gros = « Dieu » égale « la force de la vie », comme dans beaucoup d’autres fois).
Pour les vidéos je visionne et recommande fortement les conférences d’Henri Guillemin (critique littéraire et historien) sur youtube, et je viens de découvrir la chaîne de Mr Mondialisation qui a priori me plaît beaucoup.
J’écrirai de nouveaux articles de fond quand j’aurai digéré tout ça. =)