Comme la Thaïlande, le Japon a subi une influence bouddhiste et c’est pour ça que y a du sexe partout au Japon blablabla. Non en fait j’en sais rien. Je ne me l’explique pas. Ou plutôt je ne me l’expliquais pas, parce que depuis mon arrivée j’ai fait l’effort d’enquêter POUR VOUS chers lecteurs de l’EXCELLENT Nabolo-blog, jusqu’à prendre le risque de corrompre à tout jamais mon côté puritain.
Sex in Japan
De quoi je parle quand je vous dis que « le Japon c’est sexuel »?
- TOUTES les Japonaises portent des mini-mini-jupes, de la taille de mon maillot de bain (et comme vous l’avez deviné je suis abonné aux moule-bites) ainsi que d’autres effets aguicheurs, typiques des costumes de « Julie la petite nymphomane ».
- TOUTES les publicités sont illustrées par des nénettes aux yeux plus grands que leur jupette et aux décolletés vertigineux.
- IL Y A des sexshops partout, même cachés au fond des autres magasins.
- IL Y A un nombre non-négligeable de ce qu’on appelle des « love hôtels » et des « clubs de filles ».
Je vous parle de Tokyo en tous cas, pas de Kyoto.
Bref, j’étais innocemment en train de chercher des figurines à collectionner de Dragon Ball Z dans un magasin de mangas (c’est vous dire la pureté de mes intentions d’enfants) quand je remarque que les mangas des étagères comportent de plus en plus de manga-girls aux nichons gonflés d’OGM et autres trucs qui font que les trucs sont pas normaux. Ces manga-girls (des collégiennes à en croire leurs uniformes) au regard aussi vierge et pur que le mien, ne subissaient pas seulement le coup classique, un peu old school, du j-ai-fait-tomber-mon-stylo-rammasse-le-stp, geste un peu taquin de leurs camarades de classe, non : au fur et à mesure que j’avançais dans les rayons (toujours à la recherche de mes figurines n’est-ce pas) elles étaient aussi attaquées par des monstres multibras dont les doigts rappelaient étrangement les organes reproducteurs des homos sapiens sapiens de genre masculin (c’est à dire des bites) que ces monstres démoniaques prenaient un malin plaisir à enfoncer dans je ne préfère pas vous raconter la suite.
Bien entendu chers lecteurs, et comme n’importe lequel d’entre vous l’aurait fait à ma place, j’ai fui vers la sortie la plus proche ! C’est ce moment que choisit mon sens de l’orientation pour me jouer un vilain tour. A sa décharge : tout était marqué en chinois, hormis cette petite pancarte arborant une flèche et trois caractères latins que je reconnus sans peine : « +18 ». Le croirez-vous chers lecteurs ? Dans ma fuite éperdu, ces symboles m’apparurent comme une lumière au bout du chemin, un peu de ma culture, de ma patrie, et je me précipitai dans cette direction…
…mais aux bout de cette flèche – que la miséricorde divine s’abatte sur moi ! – j’ai vu des choses, Mesdames et Messieurs, des choses, que non seulement je n’avais jamais vues – Dieu soit loué Jésus le petit enfant ! – mais encore que je n’avais jamais imaginées… Des choses – notre père qui êtes osseux que ton nom soit sanctifié – qui n’ont même pas encore de nom en Europe, des choses à vous faire bivouaquer les soucrils sur le sommet du crâne lorsque votre gentille voisine à lunettes, celle qui dit toujours bonjour, vous parle de son vivarium et de ses tortues de Floride, Titine et Titoune, dont l’une s’est échappée hier soir – que ton règne vienne, merci pour le pain quotidien de ce jour –.
Il m’est impossible de vous décrire ces horreurs, je me ferais virer par mon hébergeur aussi sec (on me surveille de près depuis que j’ai explosé la barre des quatre visiteurs) mais si je devais leur donner un nom, j’emploierais celui de – vade retro satanas ! – : « Gangbangopédolezardoversàsoie-y-passoirophilie »
Je vous laisse imaginer le pire, car c’est lui que j’ai vu… Un indice ? La vidéo X de mutante à trois seins que j’ai mis en photo principale de cet article était la plus soft de tout l’étage (puisqu’elle n’impliquait ni caca, ni chenilles vivantes).
Heureusement que mes voyages m’ont appris à ne pas juger les différences culturelles, mais si je racontais mon histoire à mon autre voisine, celle de 84 ans qui n’a jamais bougé du village, elle n’aurait que deux réactions possibles :
- Racisto-dégoutée: « Ces gens là sont vraiment des barbares. »
- Curieuso-moderniste: « Tu m’as ramené le DVD? » (je la soupçonne d’être un peu coquine)
Vous l’avez compris, je suis sorti de ce magasin en hurlant « POURQUOI ??? » non sans m’attarder avec intérêt devant la vidéo de démonstration du « Tenga double hole », celui qu’on peut utiliser cinquante fois.
Un tenga? C’est ce qu’on appelle un masturbateur masculin, une espèce de tube fashion-chromé à l’intérieur duquel il y a du lubrifiant et un tas de petites boules en latex (pour faire simple) censées reproduire les sensations d’un – Marie mère de Dieu ! – quand on y fout le – Petit enfant Jésus ! –.
Vous imaginez ma confusation suite à toutes ces péripéties. J’ai marché droit devant moi, aussi loin que j’ai pu sur le trottoir d’en face, ce qui m’a directement mené dans un VRAI sex-shop, spécialisé, cette fois : une boutique pour hommes et femmes, et pas un truc caché dans le fond d’une librairie. Un truc classe quoi (et je vous jure que je n’étais pas dans le quartier rouge de Tokyo mais à « Akiba », le quartier geeks et jeux vidéos… quelle drôle d’idée d’associer ces deux concepts à celui de la masturbation !).
La grosse différence avec la boutique d’avant c’est qu’il y avait là aussi bien des clientes que des clients, que les vendeurs étaient habillés avec la tenue du père noël, et la jeune-femme censée attirer le passant depuis la rue avec une micro-mini-jupette de père noëlette. Tout était bien clean à l’intérieur. On se serait cru à Monoprix, même si les vitrines étaient remplies d’organes humains… ou de leurs sosies en latex, allez savoir ? C’était tellement bien fait que j’ai d’abord cru que c’était l’endroit où les Japonais stockent leurs prélèvements sur ces backpackers qui peinent à financer leur voyage dans leur si joli pays mais… non, impossible de s’y tromper, il s’agissait bien d’un sex-shop, en futuriste, avec un tas de robots capables de faire mieux, en terme de galipettes, que les humains du sexe opposé, malheureusement trop fatigués après le travail pour s’accorder le temps d’un plaisir essentiel.
Eh oui Mesdames et Messieurs, car cette question du sexe, au Japon, n’est pas aussi superficielle que vous le croyez ! Vous devriez savoir, depuis le temps, que mes articles ont toujours deux niveaux de lectures et même trois, d’après mon psy, qu’il repose en paix.
Le problème du sex in Japan ? C’est que les Japonais : sont seuls. Très seuls.
Il y a plusieurs facteurs à cela.
- Ils sont très timides
- Ils n’ont pas le temps
- Quand ils ont le temps ils sont fatigués d’avoir trop travaillé
Ces facteurs font que les Japonais subissent une pression de malade tout au long de leur vie de travailleur, et qu’il leur faut des moyens forts et efficaces d’évacuer la vapeur pour pas que le capot explose. Alors qu’est-ce qu’ils font ? Ils jouent au pachinko.
Deuxième option: dès qu’ils sortent du boulot, il se dépêche d’avoir du bon temps avant d’y retourner. D’où ces « clubs de filles » où les salarymen vont se vider les, poches pour trouver quelqu’un à qui parler.
Car c’est ça l’objectif de la manœuvre : ils ne vont pas voir des prostituées, ils vont voir des filles, jeunes, jolies, gentilles (il n’est pas question de sexe avec elles, les « Love Hôtels » avoisinants, qui proposent des chambres à thèmes, sont plutôt destinés aux couples, légitimes ou non), qui vont leur parler avec affection, comme s’ils étaient quelqu’un d’important (ces filles ne s’intéressent qu’à leur argent, bien sûr, mais peu importe tant que l’illusion prend), ce qui, avouons-le, est beaucoup plus relaxant que de rentrer chez soi pour écouter sa femme raconter en long et en large ses propres problèmes et sa journée.
évidemment, l’oreille des filles, ça coûte cher : alors ils doivent retourner bosser, vite et fort, pour se retouver continuellement dans la situation que le philosophe de l’aventure fuit de toutes ses jambes : celle où tu bosses pour pouvoir continuer de bosser.
Mais comme vous le savez, la philosophie de l’aventure est basée sur un égoïsme assumé : le philosophe de l’Aventure ne prend en compte que sa propre vie. Les Japonais, eux, se soucient beaucoup de celles de leurs ancêtres et de leurs descendants. Donc, même si le travail et la vie sont durs, ils l’acceptent au nom de leur famille, de leurs enfants et petits-enfants qui bénéficieront d’une meilleure situation grâce à leurs efforts (enfin en théorie… non parce que si chaque génération fait pareil, à quoi bon ?), un peu comme Athos le rappelle dans les trois mousquetaires : donner sa vie est tout ce qu’il y a de plus normal lorsque ça permet de glorifier le nom de la famille, l’intérêt étant de faire progresser clan, sans trop s’attarder sur le bien-être des individus… Un vrai samouraï ce Athos ! Puisque les samouraïs n’hésitaient pas à se faire seppuku – le vrai nom de hara kiri – pour toutes les raisons que je viens de vous expliquer.
Les Japonais obéissent aux loins de l’abeille et de la ruche, métaphore si chère à mon maître kung-fu, lequel m’avait d’ailleurs instruit de choses fortes intéressantes au sujet de la société japonaise, en prenant l’exemple d’un dîner et en le comparant à la manière dont il pourrait se dérouler au sein d’une famille occidentale…
La métaphore du maître Kung-fu sur la société japonaise
Imagine, ami lecteur, un dîner de famille: tout le monde est là, les grands-parents, les cousins, les parents, la totale.
Tout à coup, ton oncle demande à voix haute : « Combien font 1+1 déjà? » et ta grand-mère répond « 3 ».
Comment tu réagis de ton côté ? Ok, dans un premier temps tu te dis que ton oncle est con et que ta grand-mère est gâteuse, puis tu te rappelles que ce n’est u’un exemple, alors que ferais-tu, à ce moment-là ? L’Occidental lambda interviendra pour dire: « Non, la bonne réponse est 2, pas 3 ».
Dans ce cas, ta grand-mère se sentira embarrassée par ton intervention; l’oncle devra infirmer l’une ou l’autre des deux réponses, et ce faisant donner tort à quelqu’un; peut-être que ta grand-mère, mal à l’aise d’avoir été contredite par plus jeune qu’elle, retournera sa mauvaise humeur sur son fils, ce que sa belle-fille prendra très mal, etc. A la fin, toute ta famille quittera la table, énervée et frustrée de ce repas, dont l’objectif n’était pas de déterminer si 1+1 font 2 ou 3, mais de passer un bon moment ensemble.
Le Japonais, lui, ferme sa gueule : il ne perd pas l’objectif supérieur de vue et conserve l’harmonie du groupe, prioritaire sur son bien être personnel.
DONC, en bossant comme des malades, les Japonais conservent l’harmonie du groupe, un groupe qu’on peut dire performant, si la performance est déterminée par le ratio « objectifs fixés/objectifs atteints », ce qui justifie sans doute la gangbangopédolezardoversàsoie-y-passoirophilie.
Voilà, c’est tout, j’ai un avion dans quelques heures pour le Mexique et un petit paquet d’articles sur les bras concernant les gadgets japonais, les toilettes japonaises, le financement des voyages/aventures, un test pour les aventuriers, etc. Mais le plus important c’est que vous pensiez à commander mon bouquin pour Noël, n’oubliez pas !! (attendez quand même qu’il soit sorti).
Tu viens de perdre un visiteur ! On le commande où, ce Graal ?
a fresh and objective view at sex.
J’ai déjà réservé une place pour ton livre sur mon étagère à livres (qui trainent un peu partout dans ma chambre) ! Et le sexe c’est mal, c’est beaucoup moins bien qu’une soirée raclette !
Très bon article, c’est vrai que le Japon a un rapport très spécial avec le sexe, mais malgré ça le pays garde une bonne culture et reste top à visiter.
C’est un peu compliqué le Japon !
Non pas de tout , c’est un pays magnifique